On est en 1989. Cela fait une vingtaine d’années qu’Agnès officie dans un cabinet de podologie, à quelques encablures des Champs-Elysées. Un beau jour, une rencontre change sa vie : Madeleine, une patiente de 95 ans, par ailleurs sculpteure. Elle avait habité en Egypte et consacré toute sa vie à son art. Chaque nouveau rendez-vous était pour Agnès un immense plaisir. La sculpteure expérimentée la fascinait par ses histoires d’artiste de recherche et de femme engagée.
...lui conseilla-t-elle un jour. Une porte s’ouvrait. Agnès releva le défi !
Agnès se découvre alors une passion qui redessine et transforme sa vie.
Son travail de podologue, métier porté sur la conception de matériaux pour (rééquilibrer des troubles posturaux) apaiser et soigner les pieds, avait façonné chez elle une approche aisée du modelage. De la podologie à la sculpture, il n’y a qu’un pas. Qu’elle franchit au début des années 1990.
Après avoir passé son enfance et sa jeunesse au bord de la Méditerranée à Nice, Agnès quitte sa région de cœur pour rejoindre Paris faire ses études. C’est en 1990 qu’elle s’inscrit dans une école d’art à Suresnes et quelques années plus tard à Paris. Son regard et son travail à l’aide de modèles vivants sont l’aboutissement d’une longue réflexion sur le corps humain.
De nombreuses rencontres avec l’œuvre d’artistes renforcent son désir de création. Profondément touchée par Camille Claudel, Rodin, fascinée par les bustes de Carpeaux et l’avant-gardisme de Giacometti, la sculpteure est aussi inspirée par les grands maîtres de la peinture italienne comme Le Caravage, Léonard de Vinci ou Michel Ange. Les dessins du japonais Hokusaî nourrissent aussi son imaginaire.
La danse constitue l’inspiration d’une période qu’elle a consacrée au flamenco à la danse contemporaine et à la corrida. Ses racines familiales languedociennes la plonge dans cet univers coloré. Ses créations sont fondées sur l’idée de mouvement.
C’est surtout dans les portraits et les bustes que son art s’est affiné. Faire et défaire pour trouver et toucher sa vérité. Sa famille, ses enfants lui donnent la puissance de créer et lui permettent de mettre en forme ce travail.
Puis vint le goût des ensembles, des groupes de personnages en situation; proche du milieu de la presse, l’actualité lui donne matière à réflexion, qu’elle exprime via son art, une manière d’affronter les violences, le tumulte, la souffrance dans le monde et de retranscrire ses émotions les plus intimes.
L’influence des photographies du Brésilien Sebastiao Salgado va ouvrir une porte sur le surréalisme et lui donner une liberté dans la création de bustes ethniques.
Aujourd’hui de retour dans sa région, Nice et ses environs, loin de Paris et forte d’un nouveau recul, Agnès alterne entre bancs de poissons haut en couleurs et détresse sombre des migrants.
Son travail est à base de terres chamottées, de plâtre, d’objets recyclables et de bois flotté, des éléments tournés vers l’idée de nature.

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